Poetic-Verses from ATHANASE

Er le Pamphylien   (French)

Des arbres poussent dans ton sommeil,
Des néfliers cramoisis, des pêchers vêtus de neige douce,
Des cerisiers dansant dans la vague séditieuse de l'azur !

 

Puis vient à pas mesurés s'avance une musique
Enveloppée de tuniques de safrans, de gaze de clochettes.
Une musique au visage d'une jeune fille frêle
Couronnée de branches d'oliviers,
Souriante, légère, harmonieuse
Comme un clapotis de ruisseau
Contre une rive de galets accueillants.

 

Et tu ne sais point où te trouves,
Dans quel pays, sous quel ciel rouge de timidité,
Parmi le calme bruissement d'une herbe si verte
Et si fraîche qu'elle semblent sorties d'un
D'un dessin perse.

 

Et comme le mutin Critias, tu as l'intime conviction
Que les dieux omniprésents sont l'invention
D'un homme retors pour contrôler
L'immense appétit de ses congénères
Au moyen d'une peur irrésistible
Et d'une culpabilité aux doigts de herse.

 

Puis, brusquement tu te réveilles.
Tu as le visage inondé de semences de sueur,
Seul, abandonné sur la poitrine brûlante du silence,
Jeté comme un épis de blé dans un lit de ténèbres.

 

Tu sautes en tremblant de ta couche, cries
Et tourne ton visage à l'intérieur de toi :
Là, où un autre visage rayonnant,
Un visage d'une clarté délicieuse
Accueille les petites graines améthyste de tes larmes
Et les changes en mille petits sentiers de lumière,
En mille colonnes de paix droites et vivantes.

 

Et comme Er, tu racontes à tes livres dociles,
Une fois revenu,
Ce que tu as vu dans le pays des morts.


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Er le Pamphylien (French)

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