Poetic-Verses from ATHANASE
GORGIAS (French)
A David Hudson, Poète et Philosophe
« Peut-être Gorgias disait la vérité
En exaltant le mot, le style, la rhétorique,
Chantant les passions et bousculant l'éthique
Du solennel Socrate prêchant la Destinée.
Car où est la Justice dont fait l'éloge Platon,
Où sont le Bien Suprême et les Idées Divines
Dans cet Empire du Mal où l'Être assassine
Sans pitié son être et piétine les Bons. »
Ainsi parlait mon père. Mais l'air dans le jardin
Etait si plein d'azur, de roses, de seringuas,
De chants munificents et de soupirs de joie !
Et comme un sceau de soie sur mon silence serein
L'amour posait sa main tremblante d'éternité
Faisant flotter mon sang, mon cœur et mes pensée !
Glose :
L'objet du Gorgias, un des plus importants dialogues de Platon, est la rhétorique, conçue non point seulement comme art de bien parler, mais dans sa signification morale et politique, comme technique de langage et outil de conquête du pouvoir. Platon vise, très durement, la rhétorique sophistique qui ne conduit, à ses yeux, qu'à un pur immoralisme. Le dessein de Platon est donc de souligner l'infériorité de la rhétorique par rapport à la philosophie, en particulier du point de vue moral. Quatre personnages soutiennent la discussion: Gorgias, un des sophistes les plus célèbres de tout le monde hellénique, Polos, élève de Gorgias, Calliclès, sophiste imaginaire et personnage fictif inventé par Platon, immoraliste hardi et, enfin, Socrate.
Pour critiquer la rhétorique, Platon met en scène le célèbre sophiste Gorgias mais aussi Calliclès qui, à travers ses excès mêmes et l'idée de la satisfaction maximale de toutes les passions, va permettre à Socrate de dévoiler les faiblesses de la rhétorique. D'où le mouvement de l'oeuvre, où Socrate s'oppose successivement à Gorgias, Polos et Calliclès et conclut lui-même le dialogue par un mythe sur la Destinée des âmes après la mort. Vivre selon la justice nous évitera les châtiments éternels. Il ne nous faut donc pas user de flatterie ni de rhétorique.
Socrate explique que la rhétorique fait partie avec la cuisine, le maquillage et la sophistique, des arts de la flatterie. Elle ne vise qu'au plaisir et non au Bien véritable. La prétendue puissance des orateurs n'en est pas une. La rhétorique n'est pas un art véritable. La puissance, montre Socrate, réside dans la poursuite de fins conformes à la raison et à la justice. Agir contre la justice est la pire impuissance. Il vaut mieux subir l'injustice que la commettre. En fait, l'injustice est le plus grand des maux et le châtiment nous en délivre.
La démarche de Platon consiste à détruire, par son argumentation, la puissance de la rhétorique, qui vise essentiellement le plaisir, l'obtention du pouvoir politique, le succès et la réussite dans la cité, au profit de la philosophie, qui nous conduit vers la sagesse et le Bien.
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GORGIAS (French)
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