Poetic-Verses from ATHANASE

LA BEAUTE NUMINEUSE (French)



« Per illos manes, numina mei doloris »

(« Au nom de ces mânes, divinité qu'honore ma douleur »)

          Marcus Fabius Quintilianus

Tu connais l'abîme !
Que te reste-t-il d'autre, ô âme,
Que de te taire ?

Telle est la légèreté
Des œuvres d'art véritables !

Tu es, âme, offerte à la beauté numineuse
Du ciel, de la terre, de l'air !
Ta patrie est le Verbe,
Ta vie, les mots
Que les nuits pleines de douleurs
Changent en phrases flamboyantes !

Tu appartiens, âme, à la haute poésie
Portée par le souffle des dieux,
Symbole et chiffre,
Image et semblance
Appartenant au principe !

Tu sais qu'aucune chose ne passe,
Toi, fille de la mystique princière !

Ô âme,
Tout est beau dans un regard vierge !

          Athanase Vantchev de Thracy

Paris, ce mardi 23 janvier 2007  

Glose :

Numineux, se (adj.) : l'adjectif numineux est apparu en premier chez le philosophe et théologien allemand Rudolf Otto (1869-1937) dans son livre intitulé Le Sacré. L'expérience numineuse est l'expérience affective du sacré, considéré comme un concept clé de la religion. Rudolf Otto se trouve dans la filiation d'un autre théologien allemand, Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher (1768-1834). Schleiermacher inaugure une psychologie philosophique qui s'oppose au rationalisme et au moralisme de la philosophie des Lumières. Il met l'accent sur l'expérience du sacré, qui est une prise de conscience de la dépendance et une saisie de l'infini dans tout être fini. La religion est dans l'intuition conçue comme sentiment, comme sens et goût de l'infini.

Numen, numinis (pl. numinia) : mot latin. Il indique la volonté de l'esprit, la volonté divine, la puissance agissante de la divinité, la divinité, la majesté divine. Numen historiae : la puissance divine de l'histoire. C'est une des premières formes de croyance connue de la Rome antique et de l'Italie de l'Âge du fer. Les Numina forment une classe de dieux qui se mêlent des actions humaines.

Quintilien (Marcus Fabius Quintilianus –  vers 35 ap. J.-C. - vers 96 ap. J.-C.) : rhéteur et pédagogue latin. Le jeune Marcus Fabius Quintilianus fit ses premières études à Rome. Il suivit les leçons de Palémon pour la littérature, de Domitius Afer  pour l'éloquence. Membre du barreau pendant quelques années à Rome, il partit en Espagne avec le proconsul Galba, en 61. Pendant 7 ans,  il y fut professeur d'éloquence et avocat. Il rentra à Rome en 68 et y exerça cette double profession pendant vingt ans. Quintilien ouvrit une école de rhétorique qui allait devenir parmi les plus courues de la capitale, rassemblant les fils de toutes les bonnes familles. Il devint le premier professeur de rhétorique rémunéré par l'état sous Vespasien. Homme de confiance et ami de Pline l'Ancien, il compta parmi ses élèves Pline le Jeune, les neveux de Domitien, peut-être Tacite. Quintilien nous a laissé un traité en douze livres : De institutione oratoria ou De l'Education de l'orateur, qui est l'ouvrage le plus complet et le plus estimé de ce genre que l'antiquité nous ait légué.  


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