Balade Poétique

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UNE PRESCRIPTION STANDARD SOUHATABLE: S'il fût un temps où j'étais particulièrement intéressé par la branche médicale, ce n'était nullement à la fin du lycée après le Bac. C'était plutôt à l'approche de la fin de mes études d'ingénieur en électronique en Haïti, ma terre natale. Ma promotion de plus d'une vingtaine d'universitaires était divisée en petits groupes de cinq étudiants dont les membres devaient s'arranger pour se mettre d'accord sur un projet unique. Le seul projet que j'avais en tête, c'était un détecteur automatique d'arrêt cardiaque, à l'aide d'un système de réception et de transmission radio combiné à d'autres technologies connues à l'époque. Mon projet était malheureusement rejeté au profit d'un autre plus simple et soi-disant plus pertinent.

Fort heureusement, quelques bonnes années plus tard, en arrivant en France, j'ai trouvé un emploi dans le Service Après-Vente d'une grande Société qui se spécialise dans le domaine cardio-vasculaire et qui va bien au-delà de mon simple rêve d'alors. Depuis dix-sept ans, je fais partie d'une équipe réparant les Holters cardiaques et tensionnels ainsi que des programmateurs de Pace Makers. Et comme le chantait l'autre, je peux dire, moi aussi: "Non, rien de rien, non je ne regrette rien...

Cette anecdote fait partie du seul moment de ma vie où j'étais vraiment attiré par la branche médicale. La raison n'est pas que je ne l'ai pas aimée. C'est plutôt dû au fait que je venais d'une famille si modeste que je ne pouvais pas m'offrir le luxe d'avoir un si grand rêve: celui de devenir médecin. D'ailleurs, je ne savais même pas si j'allais terminer mes études secondaires tant que les choses étaient difficiles. Çà encore, c'est une longue et très belle histoire.
Néanmoins, si je devais aujourd'hui changer d'avis, bien qu'il soit déjà trop tard pour quelqu'un de mon âge (voir mon poème intitulé: CHASSEUR D'HOMME) et que je pouvais devenir un grand médecin très connu, je me battrais pour que tous mes collègues puissent dans toutes les consultations proposer ce que j'appellerais "une prescription standard souhatable" (PSS). Le PSS consisterait en une démarche pour aider le patient à réévaluer ses sentiments et de voir s'il n'y a pas des traces de haine, de jalousie, d'amertume ou de rancune dans son coeur. Ces éléments nuisibles constituent de vrais problèmes sanitaires. Beaucoup de pathologies dont souffrent certaines personnes ont des liens étroits avec les mauvais sentiments qu'elles nourrissent dans leurs coeurs. Cela n'a aucun lien avec la religion bien qu'elle soit d'une grande aide quant au traitement. (Laissons la parole aux spécialistes).

L'expérience a prouvé que le corps d'une personne dont le coeur est rempli de ses sentiments sera moins coopérant aux soins qu'il doit recevoir. La force mentale ou spirituelle qu'il lui faut pour participer pleinement au processus de son traitement aboutissant à sa guérison sera dissipée comme l'eau d'un fleuve divisée en plusieurs branches. Il est de l'intérêt des deux parties que le patient ait la sérénité et la quiétude d'esprit qu'il faut pour affronter son épreuve. Pourtant, ces sentiments négatifs l'épuisent, l'affaiblissent et le déstabilise même des fois. Ils sont aussi capables de lui broyer les antrailles, lui faire perdre de l'appétit ou le pousser à envisager de mettre fin à ses jours. Sans être un prêtre ou un pasteur, tout être humain normal doit pouvoir comprendre qu'il se fait du tort en gardant indéfiniment dans son coeur les traces de ces poisons nocives. Si elles ne sont pas des maladies en soi, elles peuvent néanmoins, dans bien des cas, contribuer à leur aggravation.

Ce que je viens de dire n'est que mon point de vue personnel, fruit de mes passages répétés à l'école de la souffrance tant physique qu'émotionnelle et aussi dans l'oasis de la guérison physique et spirituelle. Nul n'est donc obligé d'être d'accord avec moi. En tant que technicien travaillant dans le domaine médical et également en tant que pasteur oeuvrant dans une assemblée, je n'ai fait que mettre par écrit ce qui me touche en vue de l'édification commune. Dans mon livre en préparation sur la vie pastorale, j'aborderai plus largement la question de la guérison émotionnelle. À bientôt et merci !

Auteur Franck DORISTIL,  poète, pasteur et animateur-radio
Site officiel: www.radioeben-ezerinternationale.com