Poetic-Verses from ATHANASE

Olen le poète lycien (French)



« Les immortels d'abord, ainsi que la loi l' établit,
Et le serment, révère-les ; puis les héros fameux
Et les démons chthoniens, vénère-les, suivant la loi ».

          Pythagore (VIe siècle av. J.-C.),
Les Vers d'or


Toi, Poète des temps méconnus,
Toi, qui dors à présent parmi les épis
De la riche moisson des étoiles lyciennes,
Ecoute le doux ruisseau de mon chant
Qui veut couvrir de perles d'eau jeune
Ton nom de pure lumière !

Voici que l'automne déroule déjà,
Immortel Ami des dieux,
Ses parchemins d'ambre aux lettres
Qui sentent les grappes joyeuses de raisin.

Les herbes de la Terre entière répètent à l'unisson,
En tremblant d'enthousiasme,
Ton hymne à Ilythie, fille de Zeus et Héra,
Et souriante déesse des heureux enfantements !

Les herbes insondables ! Les grains éternels !
J'écoute leur murmure liquide et infatigable
Et sens comment là, de ce côté de mon cœur,
Monte toute l'enfance de la Grèce !

Et je vois, ô Ami de l'éther,
Des millions de jours d'éloquence
Scintiller dans les humbles calices des campanules !

Reviens parmi nous, Maître ultime du Logos,
Reviens à Délos où, toujours vivant,
Apollon attend les incomparables harmonies
De tes nomes.

Laisse-moi m'éveiller, Ami antique de l'Aurore,
A l'insurmontable tendresse, à l'amour jamais éteint
Des dieux bienveillants
Dans un mouvement d'âme plein
D'admiration jeune, de tremblement trouble
Et de stupeur !

          Athanase Vantchev de Thracy

A Paris, ce samedi 14 Mai, Anno Domini MMV

Glose

Olen (IXe-VIIIe siècle av. J.-C.) : Olen est le nom d'un très ancien poète grec, à qui l'on attribuait des hymnes, un entre autre à Ilythie, et des nomes exécutés aux fêtes de Délos, encore au temps du grand poète alexandrin Callimaque (vers 315 – vers 240 av. J.-C.). Certains auteurs antiques le regardaient comme l'inventeur de l'hexamètre. On faisait de lui tantôt un Hyperboréens, tantôt et plus souvent un Lycien. D'autres assurent qu'il était le premier pontife de Delphes. Son nom est ainsi lié à l'introduction dans les îles grecques du culte d'Apollon, originaire lui-même de Lycie.

Hyperboréens : dans la mythologie grecque,  peuple légendaire qui jouait un grand rôle dans les mythes apolliniens de Delphes et de Délos. Ils sont inconnus d'Homère. Il est assez vraisemblable que pour les Delphiens on désigna sous ce nom les peuples de l'extrême nord des tribus voisines, Locriens et Thessaliens; plus tard les invasions celtiques renforcèrent la légende. On faisait émigrer Apollon au pays des Hyperboréens d'où il revenait à Delphes, dans son sanctuaire préféré. A Délos, le mythe, importé probablement de Delphes, prit plus d'éclat.

Lycie : ancienne région côtière du Sud de l'Asie Mineure (auj. en Turquie) limitée par la Carie au Nord, la Pamphylie à l'Est et dont les villes principales étaient Xanthos, Telmissos, Myra et Patara. Habitée primitivement par les Solymes, le pays aurait été conquis à une époque indéterminée par les Lyciens venus de la mer ; ces derniers auraient participé à la guerre de Troie. Après avoir été soumise aux Séleucides et aux Rhodiens (vers 190-168 av. J.-C.), elle entra dans l'Empire romain en 43 av. J.-C. et fut réunie à la province de Pamphylie.

Les Vers d'or de Pythagore : poèmes attribués à Pythagore ou écrits par lui-même. Certains affirment que ces vers sont l'oeuvre du disciple et compagnon de Pythagore, Lysis de Tarente.

Chtonien, chtonienne (adj.) : du grec khthôn, « terre ». Qui a trait aux divinités infernales.

Délos : petite île de Grèce proche de Mykonos, dans les Cyclades. Centre religieux dès le XIVe siècle av. J.-C. et surtout après la colonisation par les Ioniens de l'Attique (Xe siècle av. J.-C.) qui introduisirent le culte d'Apollon, d'Artémis et de leur mère Léto,elle prit une place importante dans l'histoire grecque.  
Nome (n.m.) : le mot grec nome signifie littéralement " règle " ou " loi " ; c'est avant tout une mélodie inventée dans le passé le plus reculé et transmise de génération en génération. Parmi les nombreuses variantes du nome, le plus célèbre restait le nome pythique. Il s'agissait d'un solo joué soit par un aulète, soit par un cithariste, ou bien encore par un aulôde (chanteur accompagné par un aulète) ou par un citharôde (chanteur s'accompagnant lui-même sur la cithare). Un artiste médiocre n'avait pas les moyens techniques d'exécuter le Nome Pythique, c'est pourquoi on ne dénombrait que quatre à cinq musiciens qui pouvaient prétendre participer à la compétition.
Ce Nome Pythique n'était pas une partition entièrement écrite, c'était en quelque sorte, un " morceau à programme ", en cinq parties, au cours duquel le musicien devait relater les épisodes du combat entre Apollon et le serpent Python, fils de la terre, pour conquérir le sanctuaire de Delphes (d'où le nom de la pièce).
Aulète ou aulos (n.m.) : dans la Grèce antique, l'aulos est véritablement le plus important des instruments à vent. On le jouait soit en solo soit accompagné de la voix ou d'instruments à cordes, de préférence la kithara.
Aucun instrument de l'Antiquité grecque n'a été représenté avec autant d'erreurs que l'aulos. Jusqu'au milieu du XXe siècle, il a été confondu avec la trompe ou plus couramment avec la flûte. Un contre-sens devenu traditionnel chez les hellénistes non musiciens... En revanche, on comprendra aisément que l'aulos est un instrument à anche, lamelle élastique en jonc, appelée glottis, glossis ou glossa, qui fait vibrer directement le son que l'on émet. L'aulos se compose donc essentiellement d'un tuyau à perce cylindrique dans lequel l'anche est sertie, ce qui le différencie de la flûte, pour laquelle le souffle produit est canalisé dans un tuyau.
Joués par paire le plus souvent, les auloï (pluriel d'aulos) prenaient les noms " d'auloï-jumeaux " ou de " clarinette-double ". Chacun possédait son propre bec et les tuyaux des deux auloï pouvaient être aussi bien de la même longueur que de longueurs différentes.
L'aulos simple possédant un seul tuyau était appelé monaulos ou calamaules. Les auloï avaient un certain nombre de trous latéraux appelés trémata ou trypémata.
L'aulos s'est vu attribuer de nombreux autres noms, destinés à rendre ses variantes plus précises :
Babybromos : au ton grave et fort
Diopos : à deux trous
Hemiopos : ayant moitié moins de trous
Hypotretos : percé par en dessous
Kalliboas : au son pur
Mesokopos : de taille moyenne
Paratretos : percé latéralement
Parthenios : le plus aigu ou " aulos virginal "
Polytretos : à trous multiples
Polykampes : très sinueux
Polykompos : bruyant, sonore
Polymekes : très long
Polymeles et Polymelpes : capable d'un grand nombre de mélodies
Polyphthongos et Polyphonos : tons, sons multiples.
L'aulos servant aux musiques de défilés et aux marches militaires était appelé embaterios aulos


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