Poetic-Verses from ATHANASE

POEME AUX FLEURS


          A Castalie

La Grande Ourse dans les branches,
          Feuillage de rubis,
A l'orée du temps se penche
          Mon doux canari.

La lune luit et devise :
          Héloïse, ma belle,
Eloigne-t'en des cytises
          Et des piloselles !

Fariboles, bêtises, sornettes,
Lari-lari, larirette !


De la jaune aigremoine
          Et la criste-marine,
De l'hargneuse bétoine,
          Des tiges vipérines !

Ne prends bouquet d'inconnu,
          Gerbes d'un garçon,
Ne vas frôler les talus
          Des tes blancs jupons !

Fariboles, bêtises, sornettes,
Lari-lari, larirette !

Ne déchante pas ta vie
          Aux nielles de blé,
Benoîte est la nuit,
          Propice au péché.

Rouge est pommier d'amour,
          Ses fruits amers,
Ne mets pas tes riches atours,
          Crains ta mère, ton père.

Fariboles, bêtises, sornettes,
Lari-lari, larirette !

Ampélopsis, séneçons
          Cirses et ravenelles,
Calmez l'esprit, le cœur blond
          De la tourterelle !

Qu'elle reste encore potentille,
          Aubépine, rosée,
Corps de lait, vierge charmille,
          Sœur gentille des fées !

Fariboles, bêtises, sornettes,
Lari-lari, larirette !
                    
Paris, le 29 avril 2006

Glose :

Castalie : du grec Kastalia, nom d'une jeune fille de Delphes qui, pour fuir les avances d'Apollon, se noya dans une fontaine. Après sa mort, les fidèles du Temple du dieu venaient s'y purifier. On attribuait à son eau le pouvoir d'inspirer les poètes. Les Muses sont appelées parfois Castalides.

Deviser (verbe) : du latin populaire devisare, lui-même du latin classique dividere, « diviser, partager » et au figuratif « raconter ». S'entretenir familièrement : converser, parler. Deviser avec quelqu'un  de quelque chose.
 
Cytise (n.m.) : du latin cytisus. Arbrisseau vivace (papilionacées) à fleurs en grappes jaunes, voisin de l'acacia. Le genêt à balai est un cytise.

Piloselle (n.f.) : du latin pilosus, « poilu ». Autre nom de l'épervière (n.f.) : du francique °sparwâri. Les Anciens pensaient que cette plante fortifiait la vue de l'oiseau. Plante herbacée (composées) très commune, à fleurs jaunes.

Aigremoine (n.f.) : du grec agremônê. Plante herbacée (rosacées) des prés et des bois, à fleurs jaunes et aux fruits à crochets adhérant aux vêtements.

Criste-marine (n.f.) : du latin crista, « crête », lui-même du grec khrêtmos, « fenouil de mer ». Petite plante à feuilles charnues (ombellifères) qui pousse dans les fentes des rochers littoraux : crithme, fenouil de mer, perce-pierre. Les feuilles de criste-marine se consomment confites au vinaigre.

Bétoine (n.f.) : du latin bettonica. Plante vivace des bois (labiées), parfois cultivée en bordure pour ses grappes terminales de fleurs pourpres. Bétoine médicinale dont les racines et les feuilles sont utilisées en pharmacie.

Vipérine (n.f.) : du latin viperinus, « vipérin ». Plante rudérale (borraginacées), à fleurs bleues, villeuse, dont la tige présente des taches rappelant la peau de la vipère. Rudéral, e (adj) : du latin rudus, ruderis, « gravois, décombres ».  Qui croît parmi les décombres, en terrain calcaire. L'ortie est une plante rudérale. Villeux, se (adj.) : du latin villosus, de villus, « poil ».  

Déchanter (verbe) : exécuter le déchant, de dé et chanter. Changer de ton. Rabattre de ses prétentions, de ses espérances, perdre ses illusions. Parler en changeant de ton. Déchant (n.m.) : du latin médiéval discantus. Mélodie en contrepoint qui était écrite au-dessus du plain-chant.

Nielle (n.f.) : du latin nigella. Nigelle. Nielle des blés : œillet des champs, gerzeau, lychnis. Ses fleurs sont rouge violacé.

Benoît, benoîte (adj.) : du latin benedictus, « bénit ». Bon et doux. Benoîtement (adverbe). Benoîte (n.f.) : Plante des bois (rosacées) à fleurs jaunes, appelée aussi herbe de Saint-Benoît, dont la racine est astringente et tonique.

Ampélopsis (n.m.) : du grec ampelos, « vigne ». Plantes grimpantes (vitacées), à vrilles terminées en crampons, communément appelée vigne vierge.

Séneçon (n.m.) : du latin senecio. Plante herbacée (composées), à fleurs jaunes. Cinéraire, jacobée. On écrivait mieux sèneçon.

Cirse (n.m.) : du latin cirsum, « chardon blanc des champs ». Fleur des champs (astéracées) à fleurs lilas, pourpres, roses ou blanches.

Ravenelle (n.f.) : du latin raphanus. Variété de garance. Giroflée commune des jardins. Plante considérée comme mauvaise herbe. La tige florale porte un épi de fleurs qui s'épanouissent du bas vers le haut. Ses fleurs peuvent être blanches, jaunes ou rosées, mais toujours avec des veines violacées.

Potentille (n.f.) : du latin potentila, « petite vertu ». Plante dicotylédone (rosacées) des terrains incultes : tormentille. Potentille rampante : quintefeuille. Dicotylédone (n.f. et adj.) : Dont l'embryon a deux cotylédons (du grec kotulêdon, « creux, cavité ». Chacun des segments polygonaux, délimités par des cloisons.

Charmille (n.f.) : de charme, lui-même du latin carpinus. Plants de petits charmes. Allée, haie de charmes. Berceau de verdure.


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