Poetic-Verses from ATHANASE

APHÉLIE (French)



« En ce temps j'étais dans mon adolescence… »

          Blaise Cendrars,
          Prose du Transsibérien et de la Petite
          Jehanne de France

Le jour n'ose pas bouger
Entre la fraîche aménité
De mes doigts.

L'odeur légère de ton visage
De fée
Va et vient
Parmi les grappes de raisin
Au gré
Du vol musqué et fiévreux
Des étourneaux.

Les heures gorgées de mûriers
Et l'ambre de l'air orangé
Se mêlent
Avec un scintillement voluptueux
Au poème sublime
De nos vies !

Âme, restons ainsi,
Sans trembler,
Sans frémir !

Ecoutons couler en nous
La haute sérénité
Des mots et des êtres sans ombre !


Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 juin 2006  

Glose :

Aphélie (n.m.) : du grec apô, ap' ('από, 'απ'), « au loin », « à l'écart » et Hêlios (‘Ήλιος), « Soleil ». On prononce apélie et non afélie, car il ne s'agit pas d'un φ grec mais de la rencontre accidentelle d'un p (π) et d'un h (le « ‘ » placé devant une voyelle et qui signale qu'elle est aspirée). L'aphélie est le point de l'orbite d'un objet (d'une planète, d'une comète, etc.) où il est le plus éloigné du Soleil, autour duquel il tourne. La Terre décrit une orbite elliptique dont le Soleil occupe un des foyers. Elle est à l'aphélie vers le 3 juillet, à une distance de 1, 017 ua (unités astronomiques ; une ua égale 149 604 970 km). Cette date se décale en moyenne d'environ vingt minutes par année sidérale (hors effet des irrégularités du calendrier), du fait de la précession des équinoxes. Le contraire de l'aphélie est le périhélie (du grec peri /περί/, « tout autour » et Hêlios /‘Ήλιος/, « Soleil ». C'est le point d'une orbite le plus proche du Soleil. La Terre est au périhélie le 3 janvier (je jour de mon anniversaire).

Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric Sauser, (Chaux-de-Fonds, Suisse, 1887 – Paris 1961) : poète et écrivain français d'origine suisse. À 16 ans il fit une fugue, prit le premier train rencontré qui le conduisit à Moscou. De Moscou il partit, par le Transsibérien, en Chine. L'expérience de divers métiers et le souvenir des rencontres nourrissent une autobiographie à demi mythique : L'Homme foudroyé (1946), La Main coupée (1946). Engagé dans la Légion étrangère, Cendrars perdit un bras  durant la Première Guerre mondiale. Il est l'auteur de plusieurs autres ouvrages : Bourlinguer (1948) Le Lotissement du ciel (1949), Rhum (1930), Moravigine (1926), Le Plan de l'aiguille (1928), Les Confessions de Dan Yack (1929). Inaugurant le simultanéisme, les poèmes de Cendrars appréhendent fiévreusement l'univers. Cendrars renouvelle les techniques poétiques (Pâques à New-York, 1912), adopte un rythme nerveux, voire syncopé (La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, 1913), privilégie l'instantané et capte les images hétérogènes qui composent Le Sonnets dénaturés (1916) et Les Poèmes élastiques (1919). Ces poésies sont des notations brèves (Feuilles de route, 1924), des « photographies mentales » du monde moderne (Documentaire, intitulé d'abord Kodak, 1924).

Aménité (n.f.) : du latin amoenitas. Agrément d'un lieu : L'aménité des rivages (Chateaubriand). Amabilité pleine de charme : affabilité.


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