Poetic-Verses from ATHANASE

LE ROI JACQUES I LE CONQUERANT (French)



          (monologue du roi sur son lit de mort)

Le roi est couché dans une immense pièce dressée de mauve. Il est seul. Deux énormes candélabres, dissimulés derrière des voiles également mauves, éclairent faiblement le lit. Il soulève lentement sa tête et se tourne vers la haute fenêtre largement ouverte sur le jardin. Caché derrière un épais rideau, les princes Pere et Jaume, à genoux, tâchent de suivre les

Quelle grande nuit ! Et quel silence tranchant !
On entend les ombres frémir dans les rideaux !
Même l'eau des vasques se tait ! Mais qu'y a-t-il ?
Pourquoi ce vide soudain ? Cette peur entière
Dont nul ne peut distraire le vieux roi ?
Cette odeur d'automne en plein été !
Ce vide que rien ne peut remplir !

Mais où en étais-je ?... Oui… Peniscola…
Peniscola n'est plus qu'un sombre souvenir,
Naufrag-éclair, lugubre page… écroulement
D'un rêve des Aragon !

La poussière gluante de cette bataille féroce
Colle, colle encore
Aux parois cramoisies de ma voix.
Seigneur, cette écume de sang
Qui envahit toujours l'oreille
Et frappe aux portes de la Cité du cœur !

Sainte Mère, il fait si chaud dehors !
Quelle grande nuit d'été !
Quel ciel splendide !

Terrible solitude dans le silence,
Pas même l'accent d'un oiseau en veille !
Je sais ! Le froid ardent avance déjà ses troupes
Vers les murailles assiégées de mes jours sur terre
Et jette des cendres crues sur ma bouche tremblante !

Ai-je peur, moi, le dur soldat,
Ai-je peur de ce silence des mots,
Moi qui ai conquis, allant aux flammes le premier,
Majorque l'aérienne, Ibiza et Valence,
Xativa et Biar, Murcie la souriante !

Ai-je peur, Seigneur, moi qui ai failli
Trois fois mourir devant l'irréductible
Forteresse Bairén ? Cette clé de sang
Entre les mains des Sarrasins sans nombre ?

Bairén ! Et ce pays de pur saphir
Et cet arôme impérissable, cet arôme émeraude
Des prés toujours en fleurs !
Cette terre des anges, ces eaux chantantes des vagues
Où toutes les légions des étoiles du sud, de mon sud aimé,
Viennent tremper leur bouche assoiffée d'amour !

Cette solitude des mots ! Cette chambre mauve
Où tout respire l'air ivre de la mort !
Ce crépitement des flammes des candélabres
Et ces paroles qui portent en elles les traces célestes
Des signes du Zodiaque, des champs de blé,
Des fleuves qui lentement s'étirent,
Pareils à des poèmes écrits en lettres bleues !

Ces mots qui dissimulent dans leurs galeries profondes
Des miroirs où se reflètent toutes les facettes brûlantes
De notre âme, âme immortelle, âme éternelle
Et triplement incorruptible !

Ah ! Que je respire une dernière fois
Le corps voluptueux de cette Valence
Couchée sur le tapis des ombres
Avec son corps sculpté dans le rubis du temps !
Me noyer dans le sublime éclair de son regard,
Dans toute cette solennelle beauté,
Présent de Dieu à cette cité céleste !

Moi, qui ai rêvé de Croisade,
Je rêve cette dernière nuit à l'indicible,
A l'éternel et libre savoir
De la caresse !

          Athanase Vantchev de Thracy

A Paris, ce mardi 31 octobre, Anno Domini MMVI

La ville de Gandie qui m'a inspiré ce poème n'est pas mentionnée avant 1240. A son emplacement se trouvait une immense ferme (alqueria) arabe. C'est en 1240 que le roi Jacques (Jaume) Ier d'Aragon le Conquérant conquit le château de Bairén (aujourd'hui restauré en partie par la municipalité de Gandie). Au début du XIVe siècle, Gandie n'était qu'une petite ville médiévale florissante, avec une économie étroitement liée à l'agriculture (principalement la canne à sucre), mais aussi au commerce et à l'artisanat. Ainsi les premières années du XIVe siècle virent la construction d'un noyau urbain protégé par des remparts, endroit idéal pour rassembler les différents groupes dispersés dans toute la campagne environnante. Le roi Jacques (Jaume) II le Juste légua Gandie, en 1323, à son fils le duc Pierre (Pere). A son tour, Alphonse le Vieux, fils de Pierre (Pere), hérita de Gandie en 1359. Le nouveau duc fit de la ville sa résidence et réunit une cour prestigieuse dont sont issues les grandes figures des lettres : Ausias March, Joanot Martorell et Joan Rois de Corella. Le duc construisit des somptueux édifices comme le Palais Ducal, le monastère de Saint-Jérôme et renouvela la collégiale Sainte-Marie Majeure.

En 1485, le cardinal Roderic (Rodrigue) de Borja (Borgia), futur pape Alexandre VI, acheta le duché de Gandie pour son fils Pere Llius (Pierre-Louis), qui devint duc de Gandie. Sous les Borja (Borgia), la cité vécut une époque de grande splendeur. Après la mort prématurée de Pere Lluis, son frère Joan (Jean) lui succéda. Il se maria avec Maria Enriquez, et fut assassiné à Rome en 1497, alors que son fils et héritier, prénommé aussi Joan (Jean), était encore mineur. Maria Enriquez gouverna le duché pour son fils, en tant que régente. Le quatrième duc, Fransesc (François), le futur saint François de Borgia, lança la construction d'une seconde enceinte défensive et d'une vaste école devenue très vite Université. François de Borgia entra dans la Compagnie de Jésus en 1550, et abdiqua en faveur de son fils Carles (Charles) de Borgia. Avec Charles et son épouse, Magdalena (Madeleine) de Centelles i Folch, sœur et héritière du comte d'Oliva, Gandie devint l'une des villes les plus florissantes et les plus puissantes de la péninsule Ibérique. C'est à partir de la dernière décennie du XVIe siècle, après que Francesc (François) de Borgia i Centilles eut succédé à son père Charles, que l'on commença à ressentir les premiers symptômes d'une crise. Les finances ruinées, l'endettement de la noblesse, l'expulsion des morisques, la décadence de la culture de la canne à sucre due à l'arrivée du sucre américain, la peste, la criminalité et la seconde guerre des Germanies furent autant de facteurs qui firent du XVIIe siècle une période critique dans l'histoire de Gandie.

Le XVIIIe siècle fut marqué par la guerre de Succession de la couronne espagnole. Le royaume de Valence perdit ses Furs (ensemble de lois spécifiques au royaume) après la bataille d'Almansa (1707). Les ducs de Gandie étaient depuis longtemps absents de leurs terres de la Safor, ce qui fut à l'origine d'une opposition contre la puissance seigneuriale. Au milieu du XVIIIe siècle, le onzième duc de Gandie, Lluis Ignasi (Louis Ignace) de Borgia, mourut à Madrid et le titre de duc de Gandie passa alors à ses parents les plus proches, d'abord aux Benavente, puis ensuite aux Osuna, qui conservent depuis le titre.

Après les Cortès (assemblée législative espagnole) de Cadix (1812), le régime féodal fut définitivement supprimé. Ainsi, tous les lieux appartenant aux Borgia s'émancipèrent petit à petit de la tutelle seigneuriale. C'est en 1881 que démarra la démolition des murailles de Gandie. C'est cette même année que le premier journal de la ville, El Littoral, vit le jour.

En 1886 fut inauguré le port et en 1893, ce fut le tour de la ligne de train Gandie - Alcoi. La culture de l'oranger commença à se développer grâce aux nouveaux moyens de transport. Le commerce qui en découla constitue à l'époque moderne la base de la vie économique de la ville. Malgré les différentes crises et la guerre civile, Gandie et sa région, la Safor, réussirent à s'épanouir. De nos jours, le tourisme contribue largement aux finances de la cité. Gandie est devenue une des stations les plus attractives de la Méditerranée.

Glose :

Jacques Ier le Conquérant ou, en langue valencienne, Jaume (1208-1276) : Jaume Ier, roi d'Aragon, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier, est né en 1208 de Pere (Pierre) II le Catholique et de Marie de Montpellier. Il fut confié à l'âge de trois ans à Simon de Montfort dont il devait épouser la fille, mais la défaite et la mort de son père à Muret en 1213 en firent un otage. Il fut bientôt libéré, mais son jeune âge le rendit vulnérable aux luttes d'influence entre grands barons. Au terme d'une jeunesse fort agitée, protégée par les Templiers et marquée par d'incessantes guerres féodales, il décida, à vingt ans, de montrer enfin son indépendance par un fait d'armes éclatant : après un échec devant Peniscola en 1225, il opta en 1228-1229 pour la conquête de Majorque. Au bout d'une campagne rude et d'un siège de quatre mois, la cité fut prise le 31 décembre 1229. Cependant il dut attendre 1232 pour que fussent réduits les derniers foyers de résistance sarrasine et qu'Ibiza fût prise à son tour. Quant à Minorque, elle avait habilement négocié un traité de protectorat, qui l'avait mise à l'abri des convoitises chrétiennes jusqu'en 1285. Une fois le repeuplement des nouvelles terres organisé, le nouveau roi de Majorque se tourna vers Valence, qu'il emporta en 1238. Ensuite Jaume I conquit Xativa et Biar (1244-1245) et enfin, il prit Murcie (1266), qu'il donna à son gendre Alphonse X le Sage de Castille. Ces conquêtes prestigieuses lui valurent le surnom de « Conquérant ». Mais le grand objectif de sa vie, la croisade en Orient, lui échappa toute sa vie : il ne put être un autre saint Louis. Cette orientation de sa politique vers le sud et la Méditerranée l'empêcha de s'opposer à l'influence grandissante du roi de France, avec lequel il signa en 1258 le traité de Corbeil qui fixa la frontière de ses possessions sur les Corbières. Le mariage de son fils Pere (Pierre) avec Constance de Sicile ouvrit encore plus la Méditerranée à la domination catalane. Dans son testament, il légua à son fils aîné Pere la partie continentale de ses possessions (Catalogne, Aragon et Valence), tandis qu'il donna à son cadet Jaume le Roussillon, Majorque et Montpellier. Le royaume de Majorque dura de 1276 à 1344. Ce grand roi, ce soldat infatigable, doué d'une grande sagesse et d'un courage exceptionnel, s'éteignit à Valence en juillet 1276. Après nombre de vicissitudes, sa dépouille repose à présent dans le monastère cistercien de Poblet en Catalogne.

Le monastère de Poblet en Catalogne : C'est une référence obligée de l'histoire de la Couronne d'Aragon. Fondé en 1150, sa trajectoire fut tronquée en 1835 suite à la Sécularisation. Avec le retour des moines au monastère en 1940, un ambitieux processus de restauration et de conservation fut mis en œuvre, qui lui rendit sa splendeur première. Poblet fut déclaré Panthéon officiel des rois de la Couronne d'Aragon à l'époque de Pierre IV le Cérémonieux (XIVe siècle).  Ce monastère est le plus grand ensemble habité d'Europe. Il a été déclaré Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO lors de la réunion d'Alger, en 1991.

Jacques (Jaume) II le Juste (Jaume II El Just) : né vers 1267, mort le 5 novembre 1327 à Barcelone. Roi de Sicile, puis roi d'Aragon et de Valence, et comte de Barcelone. Il était le second fils de Pierre III d'Aragon et de Constance de Hohenstaufen. Il fut d'abord roi de Sicile de 1285 à 1291 sous le nom de Jacques Ier puis, à la mort de son frère aîné le roi d'Aragon Alphonse III le Franc, abandonna la Sicile à son jeune frère Frédéric II de Sicile pour devenir lui-même roi d'Aragon de 1291 à 1327. En 1295, il occupa le royaume de Murcie aux dépens de la Castille, mais il dut rendre cette conquête en 1304 par le traité de Torrellas. Le 1er novembre 1295, il épousa Blanche d'Anjou. Il eut pour successeur, en Aragon, Alphonse IV le Bénin.
Peníscola : petite cité historique au bord de la mer bâtie sur le roc, située au nord de Valence. La ville, appelée souvent « la cité de la mer » ou « le Gibraltar de Valence », est reliée à la côte par une petite bande de terre. Elle est entourée de hautes murailles et dominée par un imposant château, ancienne demeure de Papa Luna (Pedro de Luna – vers 1328 - vers 1423), l'anti-pape Benoît XIII. Ce grand théologien aragonais devint cardinal en 1375. Il fut antipape de 1394 à 1417, date où il fut déposé. Il se retira alors dans le château de Peniscola. Jacques Ier, âgé seulement de 20 ans, y perdit sa première bataille contre les Sarrasins. La ville, reconquise par le roi, fera partie du royaume de Valence. Aujourd'hui, c'est une des plus belles villégiatures de la Côte d'Azur espagnole. Son élégant port de pêche date de 1920.
Royaume de Valence : le royaume de Valence fut conquis en 1238 par le roi Jacques Ier d'Aragon, surnommé « le Conquérant », dans le cadre de la Reconquista (la Reconquête chrétienne de la péninsule Ibérique). Intégré à la Couronne d'Aragon,  le Royaume de Valence a suivi le destin politique du Royaume d'Aragon.
Rois de Valence :
Rois de Valence de la Maison de Barcelone :
1238-1276 – Jacques Ier le Conquérant, également roi d'Aragon et de Majorque, et comte de Barcelone.
1276-1285 – Pierre Ier le Grand, également roi d'Aragon (sous le nom de Pierre III) et de Sicile (sous le nom de Pierre Ier), et comte de Barcelone (sous le nom de Pierre II).
1285-1291 – Alphonse Ier le Franc, également roi d'Aragon (sous le nom d'Alphonse III) et de Sicile (sous le nom d'Alphonse Ier), et comte de Barcelone (sous le nom d'Alphonse II).
1291-1327 – Jacques II le Juste, également roi d'Aragon, de Sicile (sous le nom de Jacques Ier) et de Sardaigne (sous le nom de Jacques Ier), et comte de Barcelone.
1327-1336 – Alphonse II le Bénin, également roi d'Aragon (sous le nom d'Alphonse IV), de Sardaigne (sous le nom d'Alphonse Ier), et comte de Barcelone (sous le nom d'Alphonse III).
1336-1387 – Pierre II le Cérémonieux, également roi d'Aragon (sous le nom de Pierre IV), de Sardaigne (sous le nom de Pierre Ier) et de Majorque (sous le nom de Pierre Ier), et comte de Barcelone (sous le nom de Pierre III).
1387-1396 – Jean Ier l'Amateur de la gentilhommerie, également roi d'Aragon, de Majorque et de Sardaigne, et comte de Barcelone.
1396-1410 – Martin Ier l'Humain, également roi d'Aragon, de Majorque, de Sardaigne et de Sicile (sous le nom de Martin II), et comte de Barcelone.
Rois d'Aragon de la Maison de Trastamare
On donne le nom de Maison de Trastamare (Trastámara) à une dynastie de rois qui occupa les trônes de Castille (de 1369 à 1504), d'Aragon-Catalogne (de 1412 à 1516), de Navarre (de 1425 à 1479) et de Naples (de 1458 à 1501).
Cette dynastie tire son nom du comté de Trastamare (condado de Trastámara), à la tête duquel se trouvait Henri II de Castille, dit le Magnifique (1369-1379), avant d'accéder au trône de Castille, à la suite d'une guerre civile qui s'acheva en 1369 par la mort de son demi-frère Pierre Ier de Castille, dit Le Cruel, fils d'Alphonse XI de Castille et de sa seconde femme, Éléonore de Guzmán. Henri, fils naturel d'Alphonse XI, avait été confié par son père aux soins du comte de Trastamare Rodrigo Álvarez, qui l'avait élevé et à sa mort lui avait cédé son titre.
La Maison de Trastamare monta sur le trône d'Aragon-Catalogne à la suite du Compromis de Caspe (1412), qui mit un terme à la crise de succession ouverte par la mort sans descendant légitime de Martin Ier l'Humain, en 1410.
Le principal souci de ces rois fut de renforcer l'autorité monarchique et de favoriser le développement économique lancé par les bourgeois de l'époque. Ils réussirent à introduire la Castille dans le champ de manœuvre de la diplomatie européenne en la modernisant et en en faisant une puissance capable d'imposer son hégémonie dans la péninsule Ibérique.
1412-1416 – Ferdinand Ier, également roi d'Aragon, de Majorque et de Sicile, et comte de Barcelone.
1416-1458 – Alphonse III le Magnanime, également roi d'Aragon (sous le nom d'Alphonse V), de Majorque (sous le nom d'Alphonse Ier), de Sicile (sous le nom d'Alphonse Ier), de Sardaigne (sous le nom d'Alphonse II), et des Deux-Siciles (sous le nom d'Alphonse Ier), et  comte de Barcelone (sous le nom d'Alphonse IV).
1458-1479 – Jean II, également roi d'Aragon, de Majorque, de Sardaigne et de Sicile (sous le nom de Jean Ier), et comte de Barcelone.

1479-1516 – Ferdinand II le Catholique, également roi d'Aragon, de Majorque, de Sardaigne, de Sicile et des Deux-Siciles (sous le nom de Ferdinand Ier), et comte de Barcelone. Son mariage avec Isabelle Ire de Castille, la Catholique, donna le départ des rois d'Espagne.

Les rois d'Aragon :
L'Aragon est un royaume enclavé dans la partie Nord-Est de l'Espagne, sans accès à la mer. Sa création date de la reconquête franque sur les terres occupées par les sarrasins, au VIIIe siècle. Ce royaume sera récupéré par les comtes de Barcelone, qui en feront un empire rayonnant sur toute la Méditerranée au XIVe siècle.
1004-1035 – Sanche III le Grand
1035-1063 – Ramiro Ier
1063-1094 – Sanche Ier Ramirez, également Sanche V Ramirez de Navarre
1094-1104 – Pierre Ier de Huesca, conquérant d'Huesca
1104-1134 – Alphonse Ier le Batailleur, conquérant de Saragosse
1134-1137 – Ramiro II le Moine
1137-1162 – Pétronille (Pétronelle) d'Aragon épouse Raymond-Béranger IV, comte de Barcelone
1162-1196 – Alphonse II le Chaste, conquérant de Teruel
1196-1213 – Pierre II le Catholique, l'un des vainqueurs de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, mort à la bataille de Muret en 1213. Son fils Jacques Ier le Conquérant cité plus haut, lui succéda.


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