Poetic-Verses from ATHANASE

L'EGLISE DE CHOANA

L'EGLISE DE CHOANA

A Ali Hustieev

« Ce n'est pas mon intention de déplaire à l'Empereur,
mais je ne puis me résoudre à offenser Dieu. »

          Maxime le Confesseur

Simple, véridique est l'Ami
Dont  la main ouvre la porte au soleil !

Heureux celui qui goûte en silence
Le pain du poème.

Dans sa douce poitrine
S'épanouit blanche et libre
La Rose de l'Amour !

Heureux aussi, mon Ami,
Celui qui sait lire les versets des mésanges,
Les livres assyriens
Et les pages ruisselantes de la neige.

Ici, dans cette église,
Sous le regard absolu
De saint Maxime l'Homologète,
Dans la pure altitude du mont Kalezh
Renaît l'homme qui a perdu l'ouïe
D'avoir trop pleuré !

Il apprend, il sait enfin, mon Ami,
Que dans la divine humilité
Mûrit la grandeur
Et s'accomplit la loi de l'âme !

Heureux, Ali, mon Ami,
Celui qui meurt pauvre,
Celui qui a pour seule richesse l'odeur de sa terre,
Le vert murmure des herbes de sa patrie,

Celui, Ali, qui a planté,
Par la grâce de ses actes,
Sa tante dans le ciel
Et a pour amies immortelles
Les  étoiles toujours vierges
Du Caucase !

          Athanase Vantchev de Thracy

Paris, le 23 juillet 2009

Glose :

L'église de Choana : cette église de style byzantin, construite vers 925 ap. J.-C. se dresse sur un haut sommet non loin de la ville actuelle de Karatchaïevsk dans la république de Karatchaïévo-Tcherkessie qui fait partie de la Fédération de Russie. La ville, située à 60 km au sud de Tcherkesk, la capitale du pays,  est arrosée par le fleuve Kouban. Sa population s'élève à quelque 20 000 habitants.
Karatchaïevsk, fondée en 1926, s'appelait d'abord  Gueorguievskoïe. Elle fut renommée en 1929 Mikoïan-Chahar, d'après Anastase Mikoyan, un très haut membre du Parti Communiste de l'Union soviétique. Du 5 octobre 1944 au 1er janvier 1957, alors que les Karatchaïs avaient été déportés dans les déserts d'Asie centrale, elle fit partie de la république socialiste soviétique de Georgie sous le nom de Kloukhori.  La région est riche en monuments du haut Moyen-Âge, comme les ruines de l'antique cité Skhimar et l'église de Choana.

Skhimar ou Khumar, située à 11 km de Karatchaïevsk  était une immense forteresse aux murailles hautes de 5.5  mètres, munie de 12 bastions et d'une porte de 5 m. de large. Les ruines de la forteresse sont perchées au sommet du Mont Kalezh qui domine les gorges du fleuve Kouban. On pense que cette place fortifiée est l'œuvre des Khazars et des Bulgares lors de la guerre qui opposa les Khazars aux Arabes. La cité de Khumar fut détruite par les hordes de Tamerlan en 1396.

Saint Maxime le Confesseur (580-662) : il existe deux versions de la vie de Maxime. Selon une hagiographie du Xe siècle, il serait issu d'une illustre famille de Constantinople. Né en 580, Maxime aurait été, à trente ans, protaserkretis (Premier Secrétaire) à la cour de l'empereur Héraclius. Il serait devenu moine en 613 au monastère de Chrysopolis, proche de Constantinople puis à Cyzique. A la suite de l'invasion perse de 626, il se serait réfugié à Carthage.

Selon un écrit syriaque du VIIe siècle attribué à Georges ou Grégoire de Reshaina, il serait au contraire originaire du village palestinien de Heshfin et serait rentré au monastère de Saint-Sabas, près de Jérusalem. Il semble que cette version corresponde mieux aux relations qu'entretint Maxime avec des personnalités palestiniennes comme Sophrone de Jérusalem ou le pape Théodore.

Il écrivit des commentaires de l'Ecriture, les Quaestiones ad Thalassium et des Pères de l'Eglise, Ambigua ad Iohannem, des opuscules ascétiques et mystiques, un traité sur la liturgie, la Mystagogie, des lettres concernant la théologie, des ouvrages de controverse. Il s'opposait notamment aux monophysites qui soutenaient qu'il n'y a, dans le Christ, qu'une seule nature (la divine, au détriment de son humanité).
En 638, un décret impérial voulant concilier monophysites et orthodoxes déclara qu'il y avait dans le Christ deux natures (humaine et divine), mais une seule volonté (monothélisme). A partir de 639, Maxime s'impliqua dans la controverse au sujet du monothélisme à Constantinople, en Afrique et à Rome, en défendant, conformément au concile de Chalcédoine (451) qui reconnaît « un seul Christ, véritablement Dieu et véritablement homme », la théorie des deux volontés sans lesquelles le Christ n'est ni parfaitement Homme, ni parfaitement Dieu. En 645, il parvient au cours d'un débat à faire revenir à l'orthodoxie l'ancien patriarche de Constantinople, Pyrrhus, partisan du monophysisme et du monothélisme.
En tant que moine, il ne put pas participer au synode de Latran (à Rome) de 649 qui condamna le monothélisme, mais inspira sans doute la décision finale des évêques et contribua à la rédaction des Actes du concile. Sa signature figure dans un document apporté au concile au nom des moines de Saint-Sabas. Maxime séjourna à Rome jusqu'en 653.
Par la suite, les variations doctrinales des empereurs byzantins tournèrent en sa défaveur. En 653, il fut arrêté par Constant II en même temps que le pape Martin. Lors de son procès à Constantinople, il refusa de se déclarer en communion avec le patriarche de la ville. Cela lui valut d'être exilé à Bizya, sur les rives de la mer Noire, en 655. Il refusa les offres de pardon et de réconciliation de l'empereur et du patriarche, partisans du monothélisme.

Il fut convoqué de nouveau à Constantinople en 662, et jugé pour la deuxième fois par les évêques et les sénateurs byzantins. Torturé, Maxime eut la langue et la main droite coupées.

Déporté dans la région de Karatchaïevsk, il devait y mourir des suites de ses blessures le 13 août 662.

Sa fermeté dans la foi, ainsi que les mauvais traitements qu'il reçut, lui valurent le qualificatif de  « Confesseur » (en grec Homologète) de la foi. Il est aujourd'hui reconnu comme une autorité de référence pour la théologie, notamment dans le dialogue entre catholiques et orthodoxes.


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