Poetic-Verses from ATHANASE

CALVADOS (French)


A Eric Baschet

Arôme de pommes très mûres, d'herbes drues et d'océan,
De vents ambrés remplis de l'âme de  Normandie,
Toi, divine liqueur, étincelante de vie
Aussi suave qu'une strophe de l'immortel Alcman.
  
Fleurigny, ce vendredi 25 août, Anno Domini MMVI

Glose :

Calvados (n.m.) : boisson alcoolisée obtenue par distillation du cidre dans le département français du Calvados qui lui a donné son nom. L'eau-de-vie aujourd'hui appelée calvados fut attestée au XVIe siècle dans le journal du Sire de Gouberville, gentilhomme du Cotentin, qui mentionne, en date du 28 mars 1553, la distillation du cidre en vue d'obtenir une eau-de-vie de bouche. La corporation des distillateurs d'eau-de-vie de cidre vit le jour en 1600.
La Normandie étant réputée pour ses pâturages naturels et son bocage qui sont habituellement plantés de pommiers rustiques destinés à produire le cidre, chaque ferme produisait jusqu'à récemment son propre cidre et les propriétaires disposaient d'un permis de distillation pour produire du calvados. Des alambics sillonnaient la campagne au début de l'hiver et le calvados fermier était produit à des titres alcooliques pouvant aller jusqu'à 70°. Ces permis ayant cessé d'être attribués vers 1945, le nombre de titulaires est en constante diminution et finira par disparaître. Aujourd'hui, des distilleries industrielles produisent un calvados de 40 à 45° qui reste cependant un alcool local peu exporté. Cet alcool est généralement vieilli quelques années en fûts de chêne, ce qui lui donne une couleur ambrée. En mélangeant le calvados avec du jus de pomme, on obtient le pommeau de Normandie qui titre 18° d'alcool.
En normand, le calvados porte plusieurs noms : la blaunche ou aussi bllaunche, au sortir de l'alambic, c'est-à-dire au stade de l'eau-de-vie de cidre ; puis la gouotte après vieillissement en fût de chêne et mise en bouteille. La bllaunche est notamment utilisée pour la fabrication d'autres liqueurs, notamment des liqueurs de fruits (cerise) et du vespétro. Le vespétro est une liqueur ancienne aux vertus carminatives (agent qui aide à expulser les gaz intestinaux) reconnues. Fabriquée à base d'eau-de-vie, comme le jeune calvados que l'on sucre et dans lequel on laisse macérer pendant quelques jours (5 à 10 jours environ) des graines d'angélique, de coriandre, de fenouil et, parfois, d'anis vert mélangées avec le jus et le zeste de 2 citrons. Elle tire son nom de trois verbes : vesser, péter, roter, soit les effets attendus lorsque l'on souhaite nettoyer un appareil digestif encombré. Aussi appelée bonne liqueur, le vespétro tend à disparaître, notamment à la suite du développement du marché des produits pharmaceutiques.

Alcman (Sardes en Lydie vers 672 – Sparte vers 612 av. J.-C.) : un des plus grands poètes grecs de l'Antiquité. Né à Sardes en Lydie, il fut amené jeune à Sparte en tant qu'esclave. Là, selon la Souda, il fut affranchi par son nouveau maître, Agésidas.

On fait de lui l'inventeur de la poésie dite érotique, c'est-à-dire amoureuse. C'est à cette catégorie qu'appartiennent ses Parthénées, hymnes composés pour des chœurs de jeunes filles. On lui attribue également l'invention de l'hexamètre crétois. Alcman contribua à fixer le dorien, dialecte de Sparte et de la Grande Grèce, comme langue de la lyrique chorale.
Des papyrus ont conservé des fragments de poèmes. Ainsi, trois strophes de parthénée, décrivant l'initiation d'une jeune fille nommée Agido, figurent dans le manuscrit Louvre E 3320.

Le sophiste, grammairien, philosophe et rhéteur grec Athénée de Naucratis (IIIe siècle ap. J.-C.), contemporain de l'empereur Commode a également préservé dans son Banquet des sophistes des citations d'Alcman, parmi lesquelles des commentaires du poète sur son art, considéré comme une imitation du chant des oiseaux :

« Alcman a trouvé ces paroles
et de sa langue a sifflé
l'air en tressant la chanson des perdrix. »

Réputé pour sa grâce et sa simplicité, Alcman figure en tête des neuf lyriques retenus par le Canon alexandrin d'Aristophane de Byzance et Aristarque de Samothrace. Voici la liste des poètes lyriques : Alcman, Alcée, Sappho, Stésichore, Pindare, Bacchylide, Ibycos de Rhegion, Anacréon, Simonide de Céos.
Calvados : Le département du Calvados est une création artificielle de la Révolution française. Son nom même est l'un des seuls en France qui ne se rapporte ni à une rivière ni à une montagne. "Calvados", c'est le nom de récifs, au large de la côte, qui ne se découvrent qu'à marée basse et qui tirent, paraît-il, leur origine d'un navire espagnol de l'Invincible Armada, le "Salvador", qui s'y serait échoué.

Le territoire du Calvados fut habité depuis les temps les plus reculés comme en témoignent les menhirs de Condé-sur-Ifs et de Villy-Bocage, le dolmen de la Loge aux Sarrasins au sud de Vire et le tumulus de La Hogue entre Caen et Falaise. L'occupation romaine a laissé des traces nombreuses : voies, ponts, villas, etc., ainsi que des vestiges que l'on redécouvre dans les trois anciennes capitales de "pagi"(pluriel du mot latin pagus qui désigne une unité territoriale gallo-romaine plus petite que la civitas) : Bayeux, Vieux (Araegenuae) et Lisieux. Le pays fut profondément ébranlé par les invasions, tandis que le christianisme s'implantait lentement dans les villes d'abord (création d'un évêché à Bayeux puis à Lisieux) puis dans les campagnes, grâce aux missions prêchées par des moines à la suite de saint Victrice (évêque de Rouen mort en 409 ap. J.-C.) et du véritable apôtre des Gaulles, saint Martin (mort en 397 ap. J.-C .).

Les Normands se montrèrent sur les côtes à partir de 800 : ils apportèrent le coup final de la dévastation, ravageant les monastères dont pratiquement aucun ne subsiste. En 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte donna à leur chef Rollon la moitié Est de la Normandie et la partie du département que nous appelons aujourd'hui le pays d'Auge. Puis, très vite, le duché s'étendit au reste du département actuel et de la province. Les ducs eurent pour résidences Bayeux et Falaise, auxquelles s'ajouta bientôt Caen qui fait son apparition dans l'histoire. Le duché prit une grande extension au XIe siècle avec la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Le XIIe siècle fut une ère de grande prospérité. Le pays se trouvait au centre de l'immense empire Plantagenêt qui s'étendait des Pyrénées à l'Ecosse. Dans les campagnes, la richesse se manifestait par la reconstruction de presque toutes les églises; Caen devint un centre commercial très important, notamment pour le commerce du vin.

En 1204, Philippe Auguste s'empara de la Normandie : ce fut la fin de l'indépendance. La guerre de Cent Ans amena des déchirements internes, car la population ne se rangea pas unanimement du côté de la monarchie française. Les perturbations politiques et les faits de guerre eurent pour conséquence l'arrêt des constructions : l'on ne construisit plus de grandes églises, l'on se contenta de compléter ou de réparer.

L'occupation anglaise fut marquée par la fondation de l'Université de Caen en 1436.
En 1450, la bataille de Formigny, près de Bayeux, permit aux Français de reprendre la province qui désormais fut soumise de plus en plus étroitement au pouvoir parisien.

La Révolution fut la cause de l'assassinat du gouverneur Belzunce. De nombreux prêtres réfractaires émigrèrent, d'autres furent victimes des massacres de Septembre 1792.

Le régime napoléonien fut accueilli avec faveur, bien que la chouannerie eût des ramifications qui se prolongèrent tardivement.

Le XIXe siècle connut une grande expansion de l'agriculture : développement de l'élevage, fabrication du fromage (Camembert, Pont-l'Evêque, Livarot), extension de la culture du pommier à cidre. L'industrie (qui avait toujours existé de façon dispersée) connut un regain d'activité à Vire, Condé-sur-Noireau, et surtout Lisieux (textile). La création des lignes de chemin de fer de Paris à Cherbourg et de Paris à Granville augmenta les possibilités commerciales en même temps qu'elle aida à la découverte touristique des côtes dont la renommée fut en partie l'oeuvre d'écrivains (Hugo, Dumas) et d'artistes (Paul Huet).


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